qui s’anime encore dans les discussions d’art ; la nature concentrée et fougueuse à la fois des fortes races du Midi narbonnais ; sa caractéristique est une timidité de solitaire qui l’a fait longtemps résister à mon interrogatoire. Il s’y est décidé pourtant et je m’en réjouis pour l’ampleur et la précision de mon enquête :
J’interroge :
— On vous dit hostile aux manifestations littéraires de ces derniers temps ?
— À l’ésotérisme, au pastiche, au charabia, à l’instrumentation, aux ineptes abracadabrances dénommées symboliques et décadentes, oui certes !
— Leur croyez-vous seulement quelque avenir ?
— Pff ! Les adhésions ne leur viennent que de jeunes gens, et sont, en conséquence, peu significatives. La littérairerie est, vous le savez, passe-temps de bas âge. Ces novices, la plupart, ceux que n’avilira pas la bohème, deviendront sous peu bureaucrates, financiers, agronomes. Les gosses littéraires d’hier se prétendaient parnassiens et naturalistes, ceux d’aujourd’hui se proclament psychologues, mages, symbolistes, décadents ; qu’importe l’opinion de ces snobs !
J’objecte :
— N’indique-t-elle pas, au moins, la vulgarisation du mouvement nouveau ?
— Elle atteste leur sottise, n’est-ce pas assez ? Ce