Sourires Fins qui me rappelleraient à l’Enquête, et, ma foi, ils auraient raison ; pourquoi, en somme, ne conserverais-je pas tout cela pour moi ?)
— Nous causerons dans la forêt. Venez, venez, me dit M. Mirbeau.
Pour éviter des circuits, nous traversâmes des guérêts, enfilâmes des chemins creux bordés de haies qui apparaissaient, avec les mille petits yeux entr’ouverts des bourgeons, comme baignées d’une atmosphère verte. Pendant trois kilomètres, nous avions marché ainsi, sans que je pusse aborder la question qui m’avait amené à Pont-de-l’Arche, parce que tout ce que me disait mon interlocuteur m’intéressait davantage, quand, soudain, au hasard de la conversation, tomba le mot : naturalisme.
— Ah ! dis-je alors, enfin ! Croyez-vous qu’il soit mort ?
M. Mirbeau se mit à rire, me plaisanta sur cette obsession qui me poursuivait à travers ces paysages magiques et s’écria :
— Le naturalisme ! mais je m’en fiche ! Croyez-vous que, dans cinquante ans seulement, il subsistera quelque chose des étiquettes autour desquelles on se bat à l’heure qu’il est I Mais qu’il soit vivant ou mort, le naturalisme, est-ce que Zola ne demeure pas l’artiste énorme, l’évocateur puissant des foules, le descriptif éblouissant qu’il a toujours été ? Quand il a écrit un beau livre, qu’est-ce que ça peut nous faire