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SUR L’ÉVOLUTION LITTÉRAIRE

l’aime si tendrement qu’il me paraîtrait ridicule de vous en parler autrement…

Ses influences philosophiques :

— Kant, Carlyle, Schopenhauer, qui arrive jusqu’à vous consoler de la mort…

Son admiration pour Shakespeare :

— Shakespeare, surtout ! Shakespeare ! Quand j’ai écrit la Princesse Maleine, je m’étais dit : « Je vais tâcher de faire une pièce à la façon de Shakespeare pour un théâtre de Marionnettes. » Et c’est ce que j’ai fait. Mais savez-vous que ce sont des vers libres mis typographiquement en prose ?

— Je me souviendrai de ce détail, dis-je en riant.

D’autres préférences : les poètes anglais Swinburne, Rosetti, William Morice, le peintre Burne-Jones ; en France, Puvis de Chavannes, Baudelaire, Laforgue, les Cahiers d’André Walter. N’en oublié-je pas ? Oui, Edgar Poe : ses Poèmes surtout, et, dans ses Contes : La chute de la maison Usher.

J’allai prendre le train pour Bruxelles dont la locomotive sifflait déjà. Il me serra la main, de sa main robuste, et me dit, gaiement :

— À cet été, sans doute, à Paris, en bicycle !