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SUR L’ÉVOLUTION LITTÉRAIRE

Moréas (trente-cinq ou trente-six ans au moins, il cache un peu son âge et a raison) : trois tout petits volumes de vers sans suite.

Ces nombreuses années déjà, et ce mince bagage : le rapprochement est édifiant. — Je cite des faits et les faits seuls sont éloquents : c’est d’ailleurs ma manière de critiquer.

Je pourrais faire le même rapprochement pour bien d’autres : Laurent Tailhade, Gustave Kahn, Charles Morice : tous chefs d’école ! vous savez, et de la même façon…

Je pourrais dire aussi les petites coteries, la réclame en pérorant aux tables de café, tables que certains aiment mieux que la salle de travail. (M. Mallarmé mis à part, surtout, en ceci : car c’est, lui, un homme d’intérieur, absolument digne de nos respects.)

Donc, tout cela, qu’on a voulu, en cette levée récente, nous faire croire la « jeunesse littéraire », qu’est-ce ?

Mais ce sont de « vieux jeunes », vieux par l’âge, jeunes par l’œuvre. Et il est trop tard : c’est le ratage, l’avortement. L’oubli, maintenant, va les prendre irrémédiablement comme jadis. Que de disparus déjà !


M. Ghil me donne ici un complet exposé de sa méthode que son développement ne me permet pas d’insérer. Elle se divise en deux parties, une philoso-