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ENQUÊTE

des Abracadabras et des Hocus-Pocus. Tels, dès qu’ils voient la lune, tentent une incantation.

— Et puis ?

— Trois ou quatre foutriquets qui gagnent un pain quotidien par l’usage raisonné de la psychologie. Des actes, ils induisent les motifs et ils en sont fiers. Ils cherchent leur Moi avec assiduité. Sans doute, ce Moi s’est réfugié dans leur nez, car ils y fourrent les doigts tout le temps.

— Et puis encore ?

— Je ne vois plus rien. Ah ! par-ci par-là quelques chiromanciens, des astrologues, des messieurs bien mis qui vendent la bonne fortune, l’orviétan ou l’olive.

Si ce sont là les seuls tenants de l’idéalisme vainqueur, il faut avouer que tous ces personnages, se juchassent-ils les uns sur les autres, n’arriveraient pas à dénouer la jarretière de Boule-de-Suif.

Certes, il est aisé de constater que M. Zola n’a plus l’oreille du public, ni même M. de Maupassant, qui parfois donna l’illusion d’un très fort. Ni même des jeunes pleins de talent comme M. Joseph Caraguel dont le tort est de s’obstiner aux errements anciens. Et M. Joris-Karl-Huysmans a beau triturer quelques hosties parmi ses biles pessimistes et ses acrimonies de pompier schopenhauerien et ses ironies de Batave mal dégrossi, il ne s’en rend pas plus attrayant.

Pourtant, encore un coup, tout démodés que paraissent ces seigneurs du matérialisme, on n’oserait pré-