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SUR L’ÉVOLUTION LITTÉRAIRE

Achille Delaroche, Ernest Raynaud, Albert Saint-Paul. Mais je tiens, au sacrifice de ma tranquillité personnelle, à assumer, pour le progrès des Lettres françaises, une lutte analogue à celle entreprise par Victor Hugo et ses amis. Ceux qui tiendront à rester en marge du mouvement comme Musset, Mérimée ou Sainte-Beuve le firent alors, le feront. Ils auront tout le talent dont ils sont capables. Ainsi Barrès, Morice et Henri de Régnier, qui n’acceptent qu’une partie de mes opinions (tout en divergeant entre eux), ce dont je ne prétends pas les reprendre, pourront rendre de grands services au mouvement actuel en suivant leur naturel. J’espère néanmoins qu’ils se rallieront à mes visées : je pense qu’ils n’y perdront pas.


M. CHARLES MORICE


Celui-là, c’est, dit-on, le Cerveau du Symbolisme. Malgré qu’il s’en défende, mettant au-dessus de tout son culte de l’Ode, il est généralement considéré comme l’esthète du nouveau mouvement littéraire. Son livre, la Littérature de tout à l’heure, paru il y a près de deux ans, chez Perrin, recueillit alors, parmi la critique périodique, un très juste tribut d’éloges. On le plaisanta un peu, mais on le discuta, et pour nouvelle qu’était la thèse générale de l’au-