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« faiblesse » dans son champ. Il s’était remis assez vite cependant et, après quelques minutes de repos, il avait pu, chaque fois, retourner à sa faucheuse. Seulement, depuis la dernière attaque, Jérôme ne manquait jamais de se rendre, tous les samedis, chez le docteur Loizeau.

Marie savait tout cela, depuis une heure. Profondément inquiète, elle s’était rendue chez le médecin, rue de l’Église, et là, à travers toutes les sinuosités d’une explication médicale extrêmement prudente et savamment dosée, son cœur d’épouse avait compris, mieux encore que sa raison, la gravité de la maladie dont Jérôme était frappé. « Il a trop travaillé, avait dit le docteur Loizeau. Le cœur est un peu affecté… Avec beaucoup de précautions et du repos, il y a encore de l’espoir. » C’est à peu près d’ailleurs, ce qu’il avait dit à Jérôme lui-même. Seulement, celui-ci, avec cet optimisme robuste de l’habitant, qui ne désespère jamais de sa puissante constitution et qui méprise la maladie, avait promis au médecin « qu’il ferait bien attention » et était sorti de la dernière consultation plus rasséréné que découragé.

Marie Latour, elle, avec ce sens divinatoire de l’épouse aimante,