énervante. Quelle angoisse, mon Dieu ! Trouverait-il son père vivant ?… Aurait-il le temps de recevoir une dernière bénédiction ?… Et sa pauvre mère ?… Et le bien ?… Je ne peux pas ! Oh, non !… Moi, habitant ? Maintenant, c’est impossible !… c’est impossible !… jamais !
Puis, sans faire aucunement attention au voyageur assis à côté de lui, Henri se mit à égrener son chapelet avec ferveur, suppliant la Sainte Vierge de lui accorder la grâce de revoir son père vivant…
— L’Ange-Gardien ! L’Ange-Gardien !
Henri, en sautant du tramway, aperçut, tout près de la gare, la voiture qu’il avait mandée par télégraphe du Château Frontenac.
— Papa vit-il encore ? cria-t-il au cocher, dès qu’il fut sur le marchepied.
— Oui, M. Michel, on vient justement de me dire qu’il a repris un peu de force depuis que Monsieur le curé l’a administré.
— Vite, vite ! Mon Dieu !…
Bientôt, la voiture passait à une vive allure devant l’église. Une des portes latérales, restée entr’ouverte, laissait voir le tabernacle. Henri eut un regard de supplication ardente vers Notre-Seigneur.