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STÉPHEN


 
Enfant, non, n’en crois rien, quand nous parlons d’amour,
Si je redis : Mon cœur est fermé sans retour…
Non vraiment, n’en crois rien, c’est un affreux mensonge,
Dont je rougis tout bas, seule encor quand j’y songe !…

J’ai souffert, j’ai pleuré, maudit l’humanité !
J’ai blasphémé l’amour, nié l’éternité.
Maintenant chaque jour, dans l’ombre et le silence,
Je subis cet arrêt, froid comme une sentence.

Et pourtant, mon cœur bat comme aux jours bienheureux,
Craint, mais désire encore un rêve fait à deux !…
C’est ainsi que luttant toujours avec moi-même,
J’endure les tourments rêvés dans l’enfer même.