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UNE FLÈCHE DE CUPIDON


 
Pourquoi donc, Arabelle, en ce jour d’allégresse,
Pourquoi courber ton front, pourquoi tant de tristesse ?
Sont-ils donc revenus, ces jours où la raison
N’est qu’un mot, en hiver, froid comme la saison ?

Sont-ils donc revenus, ces jours remplis d’orages,
Qui déchirent le cœur et font tant de ravages,
Et qui, doublant la vie au soir de nos beaux jours,
Nous font dire : Pourquoi ne pas aimer toujours ?

Sont-elles revenues, ces joies pleines d’alarmes,
Qui font croire au bonheur tout en versant des larmes ?
Les tortures qui font chaque nuit sans sommeil,
Ainsi qu’un sanglot pour saluer le soleil ?

Et ces heures sans nom, de douloureuse attente,
Où soudain le cœur bat et l’âme se lamente !
Quand malgré les soupçons, bercé d’un fol espoir,
Bien en vain l’on attend son amant jusqu’au soir ?