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CE N’ÉTAIT QU’UN RÊVE


 
As-tu fui pour jamais, as-tu donc fui, mon rêve ?
Me laissant seule ici, seule ici sur la grève ?…
Je croyais à ta voix, qui parlait de bonheur,
Je voyais se briser ma chaîne de douleur.

Je voyais un ciel bleu tout parsemé d’étoiles,
Et ma barque voguait en déployant ses voiles.
Le murmure des flots me berçait doucement,
Un ami, près de moi, me pressait tendrement !…

Bien fraîche était la brise et douce sa caresse
Confondant nos soupirs dans une sainte ivresse !…
Nos cœurs battaient bien fort, l’amour parlait bien bas,
Car l’orage était loin, bien loin ! là-bas ! là-bas !

Mais au triste réveil, oh ! douleur trop amère,
Mon bonheur n’était plus qu’une vaine chimère !
Et l’orage grondait, mon cœur battait bien fort.
J’étais seule ici-bas ! je pleurais sur le port !…