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États-Unis, elles établissent du moins clairement aux yeux du peuple américain combien la France, sous la seule réserve de sa sécurité, est prête à s’engager loin dans la voie des réalisations.

Faut-il rappeler les propositions françaises, à Genève, tendant à limiter la plus redoutable des menaces de guerre de demain par le contrôle de l’armement industriel et chimique des États ? La France a été plus loin encore lorsqu’elle a proposé l’institution internationale d’un « état-major général de la paix. » Enfin, dans l’organisation de ses forces nationales, elle donne, en ce moment même, la preuve de son inspiration éminemment pacifique en envisageant la reconstitution de son armement d’un point de vue purement défensif. La nouvelle loi militaire actuellement soumise au Parlement français a bien été conçue par les hommes les plus hostiles au danger du militarisme : elle tend, pour la première fois, à « supprimer la conception de la guerre profitable » et fait supporter à tous, hommes ou femmes, le poids abominable de la guerre, la nation tout entière étant ainsi mise en garde contre un péril commun. Une telle organisation n’est-elle pas exclusive de toute tendance agressive ?

Plus que telle ou telle question de procédure dans l’élaboration technique d’un projet de désarmement, c’est cette question fondamentale d’une politique de paix, c’est-à-dire d’une volonté de paix et d’un esprit de paix, qui importe vraiment. Car le désarmement, après tout, ne peut résulter que de la volonté de paix des nations du monde civilisé. Et c’est par là que la pensée américaine est assurée toujours de rencontrer la pensée française.

Pour qui s’attache à cette réalité vivante d’une politique de paix, les États-Unis et la France apparaissent déjà dans le monde comme moralement solidaires. S’il en était besoin, entre ces deux grandes démocraties, pour témoigner encore plus hautement en faveur de la paix et proposer aux peuples un exemple plus solennel, la France serait prête à souscrire publiquement, avec les États-Unis, tout engagement mutuel tendant à mettre entre ces deux pays suivant l’expression américaine, « la guerre hors la loi. » La renonciation à la guerre comme instrument de politique nationale est une conception déjà familière aux signataires du pacte de la Société des nations et des traités de Locarno. Tout engagement souscrit dans le même esprit, par les États-Unis, envers une autre nation comme la France, contribuerait grandement, aux yeux du