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196 HISTOIRE D’ANGLETERRE. 1757 se vit, en sa qualité d’électeur de Brandebourg, traduit au ban de l’empire par le conseil aulique on le déclara privé de tous ses droits, priviléges et prérogatives; ses fiefs furent confisqués au profit du trésor de l’empire, et tous les cercles de l’Allemagne e reçurent l’ordre de coopérer à l’exécution de cette sentence en fournissant leurs contingents respectifs. Dans cette situation, la chute du roi de Prusse paraissait inévitable. Une dut son salut qu’à son courage et à son activité. Les Russes, sachant que le pays qu’ils devaient traverser ne pourrait pas leur offrir des subsistances suffisantes, avaient eu soin de se munir d'apprôvisionnements pour leur marche. Ils comptaient, à leur entrée en Lithuanie, y trouver toutes les ressources nécessaires. Leurs magasins étant épuisés à leur arrivée sur les frontières de cette province, ils se virent tout à coup privés de vivres, soit (lu’ils voulussent retourner sur leurs pas, soit qu’ils essayassent de poursuivre leur route. Le roi de Prusse avait eu la prévoyance d’assurer à la fois l’abondance pour ses troupes et la disette pour ses ennemis, en achetant tout le blé et le fourrage du pays ou l'armée russe devait pénétrer. Frédéric, voulant en outre être prêt à tout événement, fit partir de la Poméranie me nombreuse artillerie et trois régiments pour renforcer la garnison de Memel. Il visita tous les postes. occupés par son armée dans la Silésie, et, après avoir donné les ordres qu’exigeait leur sûreté, il se retira à Neiss. C’est là qu’il établit, avec le maréchal Schwerin le plan général des opérations de la prochaine campagne. Ils arrêtèrent que l’armée du maréchal en Silésie, forte de, cinquante mille hommes, ne perdrait point de vue l’armée royale, dont les mouvements détermineraient les siens. Le roi de Prusse rassembla, en même temps, différents corps d’armée dans là Lusace et à Voigtlang. Vingt mille hommes furent réunis à Zwickaw sur les frontières de la Bohème près d’Égra, sous les ordres du prince Maurice d’Anhalt-Dessau et soixante mille hommes de troupes choisies se mirent en marche vers le grand Seidlitz, où ils établirent leur quartier général. De leur côté, les troupes autrichiennes commencèrent à s’étendre sur les frontières de la Saxe. Plusieurs de leurs détachements parurent occupés à surveiller les mouvements des Prussiens, qui