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impression frappe d’abord les sens et nous fait percevoir la chaleur ou le froid, la soif ou la faim, le plaisir ou la douleur, d’un certain genre ou d’un autre. De cette impression, il y a une copie prise par l’esprit, qui demeure après que l’impression cesse ; et c’est ce que nous appelons une idée. Cette idée de plaisir ou de douleur, quand elle retourne dans l’âme, produit les nouvelles impressions du désir et de l’aversion, de l’espoir et de la crainte, qui peuvent proprement être appelées des impressions de la réflexion, parce qu’elles en sont dérivées. Celles-ci sont également copiées par la mémoire et l’imagination et deviennent des idées ; lesquelles provoquent peut-être à leur tour d’autres impressions et d’autres idées. En sorte que les impressions de la réflexion ne sont qu’antérieures à leurs idées correspondantes ; mais postérieures à celles de la sensation, et dérivées d’elles. L’examen de nos sensations appartient davantage aux anatomistes et aux philosophes de la nature qu’à la morale ; et il ne sera donc pas pris en considération pour le moment. Et comme les impressions de la réflexion, à savoir les passions, les désirs et les émotions, qui méritent principalement notre attention, résultent pour la plupart des idées, il sera nécessaire d’inverser cette méthode qui, à première vue, semble la plus naturelle ; et, afin d’expliquer la nature et les principes de l’esprit humain, de faire un exposé particulier des idées, avant d’en venir aux impressions. Pour cette raison, j’ai choisi de commencer par les idées.


SECTION II.
Des idées de la mémoire et de l’imagination

Nous trouvons par expérience que, lorsque quelque impression a été présente à l’esprit, elle y fait de nouveau son apparition en tant qu’idée ; et elle peut le faire de deux manières différentes : l’une, quand, dans sa nouvelle apparition, elle conserve un degré important de sa première vivacité, et est quelque chose d’intermédiaire entre une impression et une idée ; ou quand elle perd entièrement cette vivacité, et est une idée parfaite. La faculté, par laquelle nous répétons nos impressions de la première manière, s’appelle la Mémoire, et