Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 7, 1788.djvu/95

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
87
sur l’Argent.

qu’il admet dans sa maison à titre d’hospitalité, en consomment la plus grande partie ; il vend le reste dans la ville voisine, & en retire le peu d’argent qui lui est nécessaire pour payer ce que la terre ne lui fournit pas.

Mais lorsque les hommes commencent à avoir des goûts plus délicats & plus recherchés, ils quittent leurs anciennes habitations, & ne se contentent plus des denrées & des marchandises simples que le voisinage leur fournit ; les échanges se multiplient, un plus grand nombre d’especes de marchandises entre dans le commerce pour satisfaire aux besoins réciproques, & ce commerce ne peut exister sans argent. Les ouvriers ne peuvent plus être payés en grains, parce qu’ils ont d’autres besoins que celui de la simple nourriture. Le laboureur est obligé d’aller au loin chercher les marchandises qui lui sont nécessaires, & ne peut pas toujours porter avec lui les denrées dont la vente le met en état de payer le manufacturier & le négociant. Le propriétaire vit dans la capitale, ou dans un