Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 7, 1788.djvu/93

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
85
sur l’Argent.

& à acheter, & celle des especes en circulation, contribue bien plus à leur valeur, que la quantité absolue des unes & des autres. Toutes les especes d’or & d’argent conservées dans les coffres forts & retirées de la circulation, ne contribuent en rien à la valeur des denrées & des marchandises, & n’y influent pas d’avantage que si elles n’existoient pas réellement. Il en seroit de même si toutes les marchandises & toutes les denrées étoient amassées dans des magasins, & y étoient conservées pour n’être jamais vendues. Dans ces deux cas, l’argent & les marchandises, qui par leur nature doivent réciproquement se rapprocher, s’éloignent au contraire, & s’évitant, pour ainsi dire, ne peuvent jamais avoir d’effets relatifs lorsqu’il est question de former quelques conjectures sur le prix des grains, celui que le fermier est obligé de se réserver pour sa subsistance & celle de sa famille, ne doit pas entrer dans la spéculation ; son superflu est ce qui doit seul en déterminer la valeur.

Pour appliquer ces principes à la question