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sur l’Argent.

& leur culture ; ce qu’on doit attribuer à la petite quantité d’especes qui y circulent. Cette observation paroît être contradictoire avec le principe précédemment établi, que la quantité plus ou moins grande d’or & d’argent est en soi-même indifférente. Suivant ce principe, tout souverain d’un état peuplé & fertile devroit être puissant, & gouverner des sujets riches & heureux, indépendamment de l’abondance ou de la rareté de l’or & de l’argent. On a d’autant plus lieu de le penser, que ces métaux sont, par leur nature, susceptibles d’un grand nombre de divisions & de sous-divisions, nécessaires à la facilité de commerce ; & que lorsque la division est au point de les rendre d’un poids trop léger, & expose le propriétaire au danger de les égarer, rien n’empêche de les allier à un métal moins précieux, comme on le pratique en quelques endroits de l’Europe, & de leur donner, par ce moyen, un poids plus commode pour le commerce ; en sorte que les métaux puissent servir également pour toutes