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sur l’Argent.

banque dans tout état opulent, peut déterminer les ministres à en établir une, dont la régie soit confiée à des administrateurs entiérement dépendans du gouvernement, avec lequel ils en partagent le bénéfice ; mais il ne peut jamais être de l’intérêt d’aucune nation commerçante d’augmenter son crédit factice, dont l’effet nécessaire est de poser l’argent au-dessus de sa proportion naturelle, & d’obliger le négociant & le manufacturier à acheter plus cher des proprietaires & des ouvriers, les denrées & la main-d’œuvre, sans lesquelles ils ne peuvent continuer leur commerce. On doit donc convenir, dans ce point de vue, que la banque publique la plus avantageuse à une nation, seroit celle qui (contre l’usage ordinaire de ces sortes d’établissemens), simple dépositaire des sommes qui y seroient portées, ne les reverseroit pas dans le public. Une banque telle que je la propose, détruiroit l’agiotage & les gains excessifs des banquiers ; & quoique les appointemens des directeurs & des commis de cette banque fussent une charge pour l’état (car il est né-