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sur la balance du Commerce.

Il faut convenir cependant que toutes les taxes sur les denrées & les marchandises étrangeres ne sont pas également inutiles & désavantageuses. Nos manufactures de toile sont encouragées par les droits imposés sur celles d’Allemagne. Les droits perçus sur l’eau-de-vie de vin augmentent la consommation de rum, & soutiennent nos colonies méridionales. Comme il est nécessaire qu’il y ait des impôts pour la défense du gouvernement, il est de la bonne politique de n’en percevoir, & de n’en établir, que sur les denrées & les marchandises dont le volume empêche la fraude & la contrebande ; mais le légistateur ne doit jamais oublier la maxime de docteur Swist, qu’en matiere d’impôts, deux & deux ne font pas toujours quatre ; & qu’il arrive souvent, au contraire, qu’ils font moins de deux. Il est assez vraisemblable que si les droits sur le vin étoient diminués des deux tiers, le gouvernement en tireroit un revenu plus considérable, notre peuple seroit alors en état de se procurer une boisson meilleure & plus saine, & la balance du commerce, dont nous