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Essai

tions de l’Europe gagnent à présent dans leur commerce avec l’Espagne & le Portugal. Les souverains de ces deux royaumes ont désiré, dans tous les tems, que leurs sujets ne partageoient pas avec les étrangers les richesses qu’ils avoient acquises ; mais les loix qu’ils ont publiées pour en empêcher la sortie, ont été insuffisantes, & en quelque maniere impraticables.

Il peut arriver cependant qu’une certaine quantité d’eau se maintienne au-dessus de son niveau, lorsqu’on lui ôte toute communication avec l’élément qui l’environne. Il peut y avoir également, par rapport aux especes d’or & d’argent, des obstacles physiques, qui, coupant toute communication d’un état avec un autre, laisseroient subsister une très-grande inégalité dans leurs richesses réciproques. L’éloignement immense où nous sommes de la Chine, les priviléges exclusifs de nos compagnies, empêchent que ce niveau ne s’étende jusques dans cet empire, où l’or & l’argent sont en moins grande abondance qu’en Europe. Cependant, malgré les difficultés physiques & morales