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sur la balance du Commerce.

vigation seroit bien moins coûteuse que celle des autres peuples, & nous gagnerions beaucoup en vendant nos marchandises à un prix fort inférieur à celui auquel ils pourroient vendre les leurs. Cette préférence pour la vente nous mettroit en état d’acquérir en très-peu de tems la quantité d’especes que nous aurions perdue, & nous serions bientôt de niveau avec toutes les nations voisines ; mais nous ne pourrions parvenir à ce niveau sans perdre en même tems l’avantage du bon marché, & nous trouvant alors au même point où nous étions précédemment par rapport à la quantité des especes, nous cesserions d’en acquérir de nouvelles.

Faisons une supposition contraire, & admettons que la quantité des especes existantes en Angleterre, se trouve tout-à-coup quintuplée de ce qu’elle est présentement. Les denrées, les marchandises, les journées des ouvriers augmenteront, sur le champ, de valeur dans la même proportion, & les nations voisines seront hors d’état d’acheter notre superflu ; mais elles s’en dédommageront avec grand avantage, en nous vendant