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Essai

ment désavantageuse, que la nation devoit être entiérement épuisée d’or & d’argent, dans l’espace de cinq ou six ans ; mais vingt ans se sont écoulés depuis la publication de cet ouvrage, l’Angleterre a été engagée dans une guerre étrangere extrêmement coûteuse, & les personnes instruites sont persuadées que le royaume est aujourd’hui plus riche en especes, qu’il ne l’a jamais été.

Le docteur Schwift, cet auteur ingénieux, dont le talent propre étoit de saisir le ridicule, & de faire sentir l’absurdité de quelques préjugés, parle de la balance du commerce de l’Irlande, d’une maniere assez plaisante. Il dit, dans son Essai de l’État de l’Irlande, que toutes les especes monnoyées de ce royaume, montoient à cinq millions sterlings, dont la cinquieme partie passoit tous les ans en Angleterre ; que cette exportation d’argent, & celle qu’occasionnoient quelques autres objets de commerce étranger, de peu de valeur, ne pouvoit être compensée que par le médiocre profit que procure à quelques négocians