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Essai

mieres années du regne de roi, prouve évidemment que le crédit public est plus solide que ne le pense M. Hume. À la mort de Louis XIV le royaume étoit dans la situation la plus triste, les provinces épuisées, les revenus publics consommés par anticipation, les impôts ordinaires insuffisans pour les charges. Plusieurs projets furent présentés à M. le régent pour la libération de l’état ; celui de la réduction & du retranchement d’une grande partie des arrérages étoit du nombre. Le prince, dans l’espérance qu’un changement dans la forme de l’administration des finances soutiendroit le crédit, & fourniroit des ressoures pour satisfaire aux engagemens, ne voulut faire aucune réduction, & approuva le fameux projet de M. Law, dont le résultat a été le renversement total de la fortune d’un grand nombre de familles, & une réduction de plus de moitié dans les arrérages de toutes les dettes de l’état. Cette opération forcée anéantit le crédit public durant plusieurs années ; mais lorsque le Visa eut assuré toutes les fortunes particulieres, il parut sortir de sa cendre, &