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sur le Crédit public.

soulager leur pays du soin de leur subsistance.

Les dettes publiques n’ont donc pas été, jusqu’à présent, la cause de la ruine des états ; elles n’ont pas même été un obstacle à l’accroissement du commerce & de l’industrie ; elles ont à la vérité donné naissance à l’établissement de quelques impôts, mais leur masse a été mesurée avec la force des peuples, & ils ne se sont accrus que dans la proportion de leurs richesses. La charge ne s’en est même fait sentir qu’aux habitans des villes, & aux propriétaires des terres, & la classe industrieuse du peuple en a été exempte. Le retranchement d’une partie des arrérages est le seul mal véritable que puisse causer la multiplicité des emprunts ; mais ce retranchement ne se faisant que successivement, &, pour ainsi dire, insensiblement, dans un tems de paix & de tranquillité, ne peut apporter aucun trouble dans l’état, y causer de grands dérangemens dans les fortunes particulieres, ni même détruire pour toujours ce même crédit public.

Ce qui s’est passé en France dans les pre-