seroient servis de la ressource des emprunts, n’auroient éprouvé aucune résistance à l’exécution de leurs projets.
Il est donc démontré que les grands états de l’Europe ne se peuvent faire la guerre qu’en continuant l’usage pratiqué universellement d’ouvrir des emprunts publics pour subvenir à sa dépense ; les sources des états sont, à cet égard, dans une balance & un équilibre réciproque. Leurs ressources paroissent également épuisées par les dettes immenses contractées depuis un siecle, & la ruine du crédit public, prévue & annoncée par M. Hume, pour l’Angleterre, deviendra, si elle arrive jamais, contagieuse pour les autres états, & un mal général dans l’Europe. Il paroît cependant impossible que l’Angleterre fasse jamais une banqueroute totale, & qu’il arrive un moment où toutes les dettes publiques soient annullées. Un pareil événement ne pourroit arriver que par l’invasion subite d’un ennemi étranger, qui se rendroit maître de l’île, & y établiroit un nouvel empire ; l’usurpateur seroit, ou un prince étranger qui voudroit