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par les communes, se dédommageoient du défaut de solde, par le pillage des terres devenues le théâtre de la guerre, par le butin fait sur les ennemis, & par la rançon des prisonniers. Les princes rassembloient donc, sans grands frais, sous leurs drapeaux un grand nombre de leurs sujets, attirés par l’espoir du pillage. L’artillerie & les munitions de toute espece, nécessaires pour les guerres présentes, tant de terre que de mer, coûtent des sommes immenses, dont les anciens souverains n’avoient pas même l’idée. Les fonds indispensables aujourd’hui pour faire une seule campagne, excedent, chez toutes les grandes puissances de l’Europe, le revenu annuel des états & des souverains ; & il y auroit impossibilité de prolonger la guerre plus d’une année, si les peuples étoient forcés de payer des impôts proportionnés à la dépense.

Nous ignorons quels étoient les trésors amassés par quelques souverains de l’antiquité, & mis en réserve pour le cas de la guerre. Pourroit-on appeller aujourd’hui un trésor, ce qui ne suffiroit pas pour payer les