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causes que je viens de décrire, celle qui en occasionnera la ruine. Elles sont également vraisemblables, & le moment n’en est peut-être pas fort éloigné ; mais la raison les prévoit aussi clairement que le permet l’obscurité de l’avenir. Les anciens prétendoient que l’enthousiasme & une espece de folie divine, s’il est permis de s’exprimer ainsi, étoient nécessaires pour être prophete ; il est certain cependant que, pour prédire les evénemens futurs que je viens d’exposer, il suffit d’être dans son bon sens & libre, de la folie & de l’illusion populaire.

RÉFLEXIONS DU TRADUCTEUR.

Les réflexions de M. Hume sur la différence de la conduite des peuples anciens, d’avec celle des modernes, ne me paroissent pas prouver que les uns aient été plus sages & plus prudens que les autres. Tout est relatif aux tems & aux circonstances ; ce qui est prudence dans un siecle, peut être témérité dans un autre. Les Peuples de l’an-