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sur le Crédit public.

tens est assez grand, pour lui faire appréhender une révolte dans l’intérieur du royaume, le gouvernement se trouvera alors dans l’impuissance totale de payer les troupes, de faire les provisions de vivres & de fourrages, de réparer les vaisseaux, & même de contracter des alliances avec les étrangers. Le souverain & ses ministres ne peuvent balancer en pareil cas. La conservation de soi-même est un droit que les particuliers ne peuvent perdre, à plus forte raison les sociétés, & nos ministres seroient plus imprudens que ceux qui les premiers ont prêté à l’état ; ils le seroient même encore plus que ceux qui ont continué de placer leur argent dans les fonds publics, si, ayant le pouvoir de préserver la nation du plus grand danger, ils négligeoient d’en faire usage. Les impôts engagés aux créanciers publics cesseront alors d’être employés à leur destination, ils seront mis au rang des revenus ordinaires de l’état, & suffiront à la défense commune. L’argent destiné au paiement de la demi-année de rentes, sera porté dans la caisse de l’échiquier ; la né-