Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 7, 1788.djvu/211

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
203
sur le Crédit public.

roient confondus, la ruine & la désolation seroient générales, & la nation entiere seroit bouleversée.

Les théologiens reprochent aux hommes leur indifférence sur l’observation de préceptes, dont ils connoissent cependant toute l’importance & toute la nécessité. Les politiques sont dans le même cas que les théologiens, par rapport aux dettes publiques. Les propriétaires des rentes n’ignorent pas que les ministres actuels ou leurs successeurs, n’auront jamais un systême d’économie assez sévere & assez suivi pour amortir la plus grande partie de nos dettes ; & que les affaires de l’Europe ne leur donneront jamais le tems de pouvoir exécuter leur projet[1]. Cette indifférence sur un événement

  1. Note de l’auteur.
    Dans les tems de paix & de tranquillité, les seuls où il soit possible d’amortir les dettes par des remboursemens, les rentiers ne consentent pas à recevoir des fractions de capitaux dont ils sont embarrassés de faire emploi, & les propriétaires des terres s’opposent à la continuation des impôts nécessaires pour les remboursemens ; le ministre voudra-t-il suivre un plan désagréable à tout