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existant dans la société des nations avec lesquelles il doit traiter, tant en guerre qu’en paix. Le mal est, sous ce point de vue, pur & sans mélange de bien ; aucun avantage ne peut dédommager des inconvéniens, & ce mal est de sa nature le plus important de tous.

Il n’est pas douteux que dans tout état débiteur de sommes considérables & empruntées à intérêt, ce sont les sujets eux-mêmes qui en sont les principaux créanciers, & que le surplus de la nation renferme les débiteurs. Il est également vrai que la partie débitrice s’acquitte envers la partie créancière, en se privant annuellement d’une portion de son revenu, qui passe entre les mains des rentiers. De ces deux propositions, évidentes par elles-mêmes, on en conclud communément que les dettes d’un état ne peuvent jamais contribuer à sa foiblesse dans l’ordre politique ; que tout leur effet est de transporter l’argent de la main droite dans la main gauche ; ce qui n’augmente & ne diminue la richesse de personne. Ces raisonnemens & ces spécieuses