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Essai

d’aides & de gabelles ; il me paroît démontré que l’augmentation de la valeur des monnoies a été avantageuse au petit peuple du royaume, dont les charges ont été réellement diminuées depuis 1680.

Le revenu du roi est cependant considérablement augmenté depuis cette époque ; il y a été forcé pour subvenir à la defense de son royaume, & pour s’acquitter des arrérages de rentes que les circonstances l’ont forcé de créer. La vente exclusive du tabac, les nouveaux droits d’entrée sur les objets de consommation des villes, & principalement de Paris, l’imposition des deux vingtièmes, forment principalement l’augmentation des revenus du roi ; mais, 1o. les vingtiemes ne tombent en aucune façon sur le peuple, ils ne sont payés que par les propriétaires ; la perception n’en est pas arbitraire, on ne paie qu’à proportion de son revenu, & la partie industrieuse du peuple, les cultivateurs, les ouvriers, n’en ressentent pas le fardeau. 2o. Le tabac n’est pas une denrée de nécessité, & la consommation en est absolument volontaire ; le