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sur les Impôts.

avec l’exactitude & la proportion qui seroient à désirer. Le peuple, dont l’imposition est à cet égard diminuée d’un quart, a été en état d’augmenter sa consommation de sel. En effet, les personnes instruites de la distribution qui s’en fait dans les greniers, n’ignorent pas qu’elle est accrue de plus d’un tiers depuis 1680, ce qui a réparé avec avantage le tort que le roi s’étoit fait à lui-même en haussant la valeur des monnoies. Le Prince reçoit présentement, au moyen de l’accroissement de la consommation, plus de marcs d’or & d’argent qu’en 1680, & chaque contribuable lui en fournit une plus petite quantité, pour avoir la même mesure qui lui étoit vendue en 1680 un quart plus cher qu’il ne l’achete aujourd’hui.

3°. Les droits de détail sur le vin & sur les autres besoins qui forment la principale partie de la ferme des aides, tombent entiérement sur le petit peuple, que la médiocrité de ses facultés met hors d’état de faire des provisions, & qui est forcé par sa pauvreté même, de payer plus que les