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Essai

ciers, qui les reversent à leur tour dans tous les ordres du peuple, au grand avantage de la circulation.

Ces réflexions paroissent prouver qu’il est de toute vérité que les impôts en eux-mêmes, tant qu’ils ne sont pas arbitraires, & que l’augmentation en est successive, ne peuvent être la ruine d’un état : les peuples ne sont écrasés que par la forme de leur perception, & non par leur masse. C’est le sentiment de M. Hume, & la France en est une preuve bien convaincante. En effet, malgré la grande augmentation des impositions levées depuis quatre-vingts ans, la nation a fait, dans le même espace de tems, des progrès surprenans dans le commerce, & les peuples se procurent plus facilement aujourd’hui les nécessités & les commodités de la vie. Ce qu’on doit attribuer, 1°. au changement de valeur de la monnoie ; 2°. à la forme des impôts nouvellement établis.

Les changemens survenus dans la valeur des monnoies ont diminué les anciens impôts, dans une proportion relative à l’aug-