Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 7, 1788.djvu/174

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
166
Essai

pouilles de ses sujets. Alors, sous l’apparence de les punir de leurs injustices & de leurs déprédations, il les condamne à mort, pour s’entichir lui-même par la confiscation de leurs richesses. Si le sultan pouvoit, à l’exemple des princes de l’Europe, lever de nouveaux impôts, dans les cas où les besoins de l’état l’exigent, l’intérêt du souverain seroit inséparable de celui des sujets, & il ne leur demanderoit que des impôts modérés ; il sentiroit alors que les impositions exessives sont également préjudiciables au prince & à l’état. Les peuples de cet empire reconnoîtroient bientôt aussi qu’il leur seroit plus avantageux de fournir à leur souverain un secours de dix millions levés par imposition générale, que de lui laisser prendre un million d’une maniere aussi inégale & aussi arbitraire.