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sur les Impôts.

que ce principe, avancé par un célebre écrivain me paroît si contraire à la raison, qu’une autorité d’aussi grand poids étoit nécessaire pour le faire adopter. En effet, les hommes sont continuellement occupés du soin de se délivrer des charges communes à tous, pour les rejetter sur les autres ; mais comme ce desir & cette volonté sont dans tous les cœurs, & que chacun se tient, pour ainsi dire, sur la défensive, il n’est pas vraisemblable que dans cette espece de combat les uns l’emportent entiérement sur les autres, & que le propriétaire soit la victime de la partie industrieuse de la nation. On remarque, en effet, si on y fait attention, que dans la société les commerçans & les propriétaires des terres font des efforts mutuels les uns contre les autres. Les premiers ne travaillent que pour jouir de la récompense de leurs peines, en acquérant un bien solide, c’est-à-dire, pour placer en fonds de terre les profits de leur commerce, ce qu’ils ne peuvent obtenir qu’en dépossédant les anciens propriétaires. Ceux-ci cherchent à s’en garantir, & ils y