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sur les Impôts.

& lui devient préjudiciable, mais comme il n’est que trop ordinaire de s’en écarter, il est fort à craindre que les impôts ne se multiplient à un tel point dans tous les états de l’Europe, qu’ils n’y anéantissent à la fin toute espece d’industrie ; l’excès sera la seule cause de ce malheur, s’il arrive jamais, & il n’en sera pas moins vrai que les impôts modérés, & répartis avec égalité, peuvent contribuer au progrès de l’industrie.

Le choix des impôts ne peut jamais être indifférent ; il est au contraire de la plus grande conséquence pour le bonheur & la puissance d’une nation ; ceux qui se levent sur les marchandises de luxe sont préférables à tous les autres, & lorsqu’ils sont insuffisans, on doit y assujettir les marchandises & les denrées de nécessité. Le peuple, quoique forcé de se soumettre à ces impositions, ne les paie que volontairement, parce qu’il est le maître d’en acheter une moindre quantité ; il a d’ailleurs, dans cette forme d’imposition, l’avantage de les acquitter insensiblement & par parties ; il s’en