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sur les Impôts.

habitans de ce royaume. Les hommes, ajoute cet écrivain, sont naturellement portés à préférer le repos au travail, & ne se livrent à ce dernier que lorsqu’ils y sont contraints. Le travail est cependant nécessaire à leur santé & à leur bonheur ; ils ne peuvent même le quitter lorsque la nécessité leur en a fait contracter l’habitude. Le passage du travail journalier au repos leur est peut-être même plus difficile à supporter que celui du repos habituel au travail. L’auteur confirme cette maxime par l’énumération des lieux où le commerce a été plus florissant, dans les tems anciens & modernes, & il observe que les peuples commerçans ont été resserrés, dans tous les tems, dans un espace de terrein dont le sol & le climat forçoient les habitans à se livrer à l’industrie.

On peut également remarquer que dans les années de disette, c’est-à-dire, dans le tems où les grains ont une valeur au-dessus de l’année commune, (car je ne parle pas des tems malheureux de famine), les pauvres sont plus laborieux, plus occupés, & se procurent avec plus de facilité les néces-