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sur l’intérêt de l’Argent.

Les affaires extraordinaires de finance qui ont eu lieu en France depuis 1665, les prêts faits au roi par les financiers, leurs gains considérables, & enfin la grande quantité de vaisselle & de bijoux fabriqués depuis cette époque, me paroissent être les causes nécessaires qui ont soutenu l’intérêt de l’argent dans ce royaume, malgré la grande augmentation de son commerce, & la quantité de métaux que ce même commerce y a attirée depuis un siecle. Il est très-vraisemblable que le commerce de la France se soutenant, & prenant des accroissemens proportionnés à celui de ses voisins, l’intérêt de l’argent y baissera de lui-même, & que les prêteurs se trouvant en tout tems plus nombreux que les emprunteurs, il y aura nécessairement une diminution dans le prix de l’intérêt. Tous les auteurs politiques s’accordent à dire que ce moment fortuné ne peut être trop accéléré, qu’il sera l’époque de la puissance du royaume, & le vœu de la nation paroît demander une loi qui fixe l’intérêt de l’argent à un taux au-dessous de celui où il est présentement.