Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 7, 1788.djvu/153

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
145
sur l’intérêt de l’Argent.

faits dans les fermes générales & particulieres ; la troisieme enfin, est la grande quantité de matieres d’or & d’argent retirées de la circulation, & employées en vaisselles & en bijoux.

L’intérêt de l’argent dépend nécessairement de la proportion entre le nombre des prêteurs, & celui des emprunteurs. Toutes les fois que les sommes demandées à titre d’emprunt excéderont celles qu’on peut prêter, l’intérêt de l’argent sera haut, & le contraire arrivera toujours lorsque les sommes à placer seront supérieures en masse à celles qu’on demandera à emprunter ; c’est ce que signifie l’expression usitée par les notaires de Paris, lorsqu’ils disent que l’argent est rare ou commun. Jusqu’à la fin du regne de Louis XIV, le royaume a été perpétuellement agité de guerres étrangeres, dont les dépenses ont occasionné des créations multipliées de charges & d’offices, & ont donné lieu à un grand nombre d’affaires extraordinaires qui ont obligé les traitans à avancer des sommes considérables qu’ils ne pouvoient trouver que par la voie des emprunts. Les révolu-