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Essai

RÉFLEXIONS DU TRADUCTEUR.

On ne peut douter que l’accroissement du commerce étranger ne soit la cause nécessaire de l’augmentation de la quantité des especes & des métaux dans un état qui ne possede pas des mines d’or ou d’argent ; & il est également, démontré que l’accroissement du commerce étranger & de la quantité de métaux, a précédé, dans tous les états, la diminution de l’intérêt de l’argent ; il y a donc lieu de s’étonner que l’intérêt de l’argent soit resté en France tel qu’il a été fixé, en 1665, par M. Colbert, quoique l’industrie & le commerce de ce royaume aient pris des accroissemens prodigieux depuis cette époque, & que la quantité de métaux & d’especes soit considérablement augmentée depuis un siecle. On doit en être d’autant plus surpris, que depuis 1576 jusqu’en 1665, c’est-à-dire, dans l’espace de moins de cent ans, il y a eu des diminutions successives dans la fixation de l’intérêt