nissent aux besoins des emprunteurs. C’est par cette cause accidentelle & étrangere, qu’il y a plus d’argent réuni en masse en Espagne, & plus de prêteurs qu’il ne devroit y en avoir dans un état où il y a si peu de commerce & d’industrie.
Ce n’est pas l’augmentation de la quantité d’especes considérée en elle même, qui a donné lieu à la réduction de l’intérêt en Angleterre, en France, & dans les autres états de l’Europe où il n’y a pas de mines ; on ne doit l’attribuer qu’à l’augmentation de l’industrie, qui en est la suite naturelle, & qui précede toujours l’augmentation du prix de la main-d’œuvre & de la valeur des marchandises. Rien n’empêche d’appliquer à l’Angleterre ce que j’ai dit sur cette nation imaginaire de la mer Pacifique. Si on supposoit pour un moment que l’industrie de la Grande-Bretagne se fût accrue sans que l’état eût de commerce extérieur, la masse des especes & des métaux seroit, dans cette supposition, restée toujours la même ; la population seroit cependant aussi nombreuse qu’elle l’est présentement ; il y auroit dans