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Essai

dans l’un de l’autre, & qui sont la suite nécessaire de ce commerce étendu qui produit des marchands opulens, & réunit une grande quantité d’especes dans les mêmes mains. Lorsque les enfans d’un pere enrichi par le commerce, ne lui paroissent pas avoir les dispositions nécessaires pour continuer la même profession, soit par défaut de capacité, soit par ambition pour un genre de vie plus distingué, il est ordinaire que dans ce cas le pere, fatigué des affaires, les abandonne, retire ses fonds du commerce, & cherche à les placer de façon qu’ils lui procurent un revenu assuré & annuel. On peut observer qu’en général les enfans ont des inclinations contraires à celles de leurs peres, & embrassent des professions différentes ; c’est par cette raison que la plupart des marchands riches quittent le commerce avant la fin de leur carriere, & qu’il est très-rare de voir les enfans des gros négocians être eux-mêmes commerçans. Les fonds retirés du commerce dans ces différens cas, sont prêtés par les propriétaires, aux personnes qui en ont