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sur l’intérêt de l’Argent.

tiable pour le plaisir ; mais si cette occupation lui devient profitable, & si le profit est la récompense de quelque industrie particuliere, le renouvellement journalier du gain fait alors naître en lui un desir immodéré de gagner encore d’avantage, & il ne connaît plus de plaisir qui puisse être comparé à celui de voir tous les jours augmenter sa fortune. Le desir de gain, qui s’accroît par le gain même, & devient quelquefois excessif, rend l’économie & la frugalité les qualités les plus ordinaires aux marchands, & on peut observer que l’avarice est un vice aussi commun dans la profession du commerce, que la prodigalité parmi les propriétaires des terres.

Le commerce accroît l’industrie, en y faisant participer tous les membres de l’état, & en leur donnant les moyens de subsister, & de devenir utiles ; il fait naître l’économie, en fournissant de l’occupation aux hommes, & en les employant à des professions lucratives, dont ils sont uniquement occupés. Toute profession industrieuse engendre l’économie, & fait prévaloir