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sur l’intérêt de l’Argent.

& en bestiaux ; mais ils manquent des grains dont la province voisine fait une récolte supérieure à sa consommation ; un homme attentif & ambitieux d’acquérir des richesses, achètera des grains dans la province qui en fait d’abondantes récoltes ; il y transportera en échange des bestiaux & des fromages ; & en satisfaisant à leurs besoins réciproques, il deviendra leur bienfaiteur commun ; les difficultés de ce commerce mutuel s’accroissent nécessairement, à la vérité, à proportion de l’augmentation du peuple & de l’industrie ; les agens du commerce, c’est-à-dire, les marchands, sont plus occupés, & les affaires deviennent plus difficiles & plus compliquées, parce qu’elles se divisent, se subdivisent, se confondent & s’entrémêlent avec une variété difficile à exprimer. Le desir du gain étant le seul motif qui détermine le marchand à embrasser cette profession, il est juste & même nécessaire qu’il garde pour lui une portion considérable des denrées, de la main-d’œuvre, & des marchandises auxquelles ses spéculations ont donné une nouvelle valeur ; & si son intérêt ne