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sur l’intérêt de l’Argent.

Il en est de même du plus ou du moins, de richesses qui peuvent satisfaire à la demande des emprunts, seconde circonstance nécessaire pour maintenir le haut prix de l’intérêt de l’argent dans un état, & que je me propose de considérer. Les mœurs & les façons de vivre du peuple ont à cet égard la même influence ; l’abondance ou la rareté de l’argent me paroissent n’y contribuer en rien. En effet, pour qu’il y ait un grand nombre de prêteurs dans un état, il ne suffit pas, & il n’est même pas nécessaire qu’il y ait une grande quantité d’especes, il n’est question que de pouvoir les rassembler aisément, & de les faire parvenir en masse d’une valeur considérable, entre les mains de quelques citoyens ; leur réunion en grosses sommes forme le corps des prêteurs, & fait baisser l’intérêt ; ce qui dépend uniquement des mœurs d’une nation. La masse des especes existantes dans la Grande-Bretagne seroit plus que doublée, si par un miracle tous les habitans de ce royaume se trouvoient, à leur réveil, possesseurs de cinq livres sterlings, Cette acquisition subite de