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sur l’intérêt de l’Argent.

engendrent nécessairement l’inégalité des propriétés, parce que chez tout peuple policé & nombreux, une partie des sujets possede une grande étendue de terrein, tandis que d’autres ne sont propriétaires que de très-petits cantons, & que quelques-uns sont dénués de toute propriété ; ceux qui possedent plus de terres qu’ils n’en peuvent cultiver, les partagent avec ceux qui n’en ont pas, sous la condition que les cultivateurs leur donneront une partie de la récolte. C’est ainsi que s’est établi ce qu’on peut appeller l’intérêt de la terre, pour le mettre en opposition avec l’intérêt de l’argent, & il existe chez les peuples les moins policés. Tous les hommes ont des caracteres différent & opposés ; les uns ne depensent qu’une partie de leurs revenus, & épargnent, pour n’être jamais dans l’indigence, tandis que les autres consomment tout-à-la-fois, ce qui pourroit leur suffire pendant un long espace de tems ; mais tous ont besoin d’une occupation forcée pour les fixer ; & comme un revenu certain & assuré n’en donne aucune, les propriétaires se