Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 7, 1788.djvu/111

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
103
sur l’Argent.

auteurs François qui ont écrit depuis quelques années sur le commerce des grains, observent tous que le prix en est fort diminué depuis quatre-vingts ans, ce qu’ils attribuent aux entraves que ce commerce a éprouvées depuis cette époque. Il y a cependant tout lieu de croire que la différence de législation sur le commerce des grains, n’a pas été la cause de cette diminution, & que les circonstances qui en ont fait baisser la valeur en Angleterre, ont dû opérer le même effet en France, ce qu’on ne peut attribuer qu’à l’accroissement des richesses de ces deux nations, dont la culture s’est également perfectionnée.

Par des recherches qui ont été faites sur d’anciens registres de dépense de quelques abbayes du royaume, depuis 1670, jusqu’en 1685, on a acquis la preuve que la viande de boucherie, le beurre, les œufs, la volaille, le gibier, &c. n’ont pas, à beaucoup près, augmenté de valeur dans la proportion de celle des monnoies, que personne n’ignore être presque doublée depuis cet espace de tems. La viande de boucherie,