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Essai

sortir des états les plus commerçans une grande partie des especes que le commerce leur avoit apportées. 3°. La comparaison de la valeur des denrées & des marchandises, tant en France qu’en Angleterre, prouve d’une maniere incontestable qu’elles ont diminué de prix dans ces deux royaumes, bien-loin d’y être augmentées par l’accroissement successif de la quantité des especes d’or & d’argent dont le commerce a enrichi ces deux états ; ce qui peut faire présumer, avec grande vraisemblance, qu’il en est de même dans tous les pays de l’Europe. M. Hume rapporte, dans son histoire d’Angleterre, à la suite du regne de Jacques Ier, mort en 1625, le prix des grains, de la volaille, du gibier, de la laine, de la toile, &c.[1] Sous le regne de ce prince, la valeur à laquelle ces différens objets étoient portés pour lors, n’est plus la même présentement, & le peuple peut se les procurer aujourd’hui avec moins d’argent. Les

  1. On trouvera à la suite de ces réflexions la traduction de la partie de l’histoire des Stuarts, par M. Hume, qui a rapport à cet objet.