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Essai

acquéroient une richesse factice, dont ils acquéroient une richesse factice, dont ils faisoient usage pour se procurer chez leurs voisins, également cultivateurs, les denrées & les marchandises qu’ils ne pouvoient trouver dans leur pays. C’est ainsi que les métaux précieux, divisés en petites parties, se sont répandus parmi toutes les nations, & que les peuples cultivateurs, assurés que la terre seroit toujours féconde, possedent des richesses réelles & permanentes, bien préférables à celles des propriétaires des mines, dont la fécondité n’est pas inépuisable.

Ce n’est donc que par le commerce que les peuples cultivateurs & industrieux peuvent acquérir des especes d’or & d’argent ; parce qu’aucun peuple de la terre ne possede toutes les especes de denrées & de marchandises connues, les nations, quelque éloignées qu’elles puissent être les unes des autres, ont des besoins réciproques que le commerce étranger peut seul satisfaire, & tout peuple dont l’industrie & la culture diminuent, & qui conserve cependant la même étendue de commerce étranger pour