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Moraux et Politiques

à le modérer ; mais peut-être le plus sûr moyen d’inspirer de la modération aux membres, ce seroit d’augmenter l’affection & le zele pour le tout. Si l’on pouvoit rendre les partis qui divisent[1] actuellement ; notre nation plus modérés & plus équitables les uns envers les autres, d’une façon qui ne diminuât rien de leur attachement pour la patrie, & qui n’empêchât personne de remplir le plus important de tous les devoirs, en travaillant pour les intérêts de son pays, ce seroit-là, je crois le tempérament le plus juste & le plus convenable. Voyons si nous pourrons le trouver à l’aide des principes que nous avons posés.

Dans un état tel que le nôtre, où regne une liberté sans bornes ; soit qu’on attaque soit qu’on défende un Ministre qui est en place ; on outre les choses ; on exagere les bonnes qualités qu’il a, ou on le charge de défauts qu’il n’a pas. Ses ennemis le peindront des plus noires couleurs : il aura mal

  1. En 1742.